Il est toujours
intéressant de revenir au début d’une œuvre, en l’occurrence celle d’Antonioni,
pour en avoir un éclairage nouveau et pour en retracer l’évolution. Or on
trouve déjà dans « Le amiche » (littéralement « les amies », repris au cinéma depuis le 1er Août)
un constat désabusé sur les relations humaines et des couples qui arpentent
sans espoir ces ruelles pavées de cruauté et d’échecs sentimentaux.
On est loin pourtant de
la trilogie constituée par L’avventura, La notte, et L’Eclisse, films qui
commençaient tous après le drame (disparition, rupture). Dans la première
partie de Femmes entre elles un groupe de femmes s’entredéchire, rivalisant d’intrigues
et de mesquineries. Une saturation guette pourtant ce déchaînement de malice
féminine, alors que le film distille ensuite un lent et beau parfum délétère.
La langueur y est, seulement elle tarde à éclore.
Le film est pourtant plus qu’un aperçu de l’œuvre à venir, il esquisse une
galerie de portraits acerbes dont les tourments n’ont pas pris une ride.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire