Xavier Dolan fait un cinéma très
formel, ce qui lui a valu autant d’inimitiés que d’incompréhensions, les uns s’extasiant
sur ses ralentis colorés, les autres lui reprochant de flirter avec le clip. Le
cinéma du jeune canadien (trois films à vingt-trois ans) ne se résume
heureusement pas à ses fausses questions.
Avec Laurence Anyways Xavier
Dolan montre qu’il a les moyens de son ambition. On suit l’itinéraire de ce
couple dont l’homme décide subitement de changer de sexe. D’abord vécu comme
une révolution cette virevolte identitaire sombre peu à peu dans les discours
revendicateurs et formatés. Il faut bien 2h40 pour voir un homme qui passe d’un
piège (inhibition) à un autre (militantisme) et le portrait magnifique d’une
femme amoureuse qui assiste, impuissante,
à cette nouvelle forme de repli.
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