L’événement de la
rentrée n’est pas cinématographique, il est télévisuel. Couronné aux Emmy
Awards (l’équivalent des oscars pour les séries), Homeland propose une vision terriblement juste de l’Amérique post
11 Septembre. Un soldat porté disparu en Irak est retrouvé après huit années de
captivité, pourtant s’il acquiert rapidement le statut de héros, un agent des
renseignements se demande si celui-ci n’a pas entretemps changé de camp.
La série a le mérite de
prendre le contrepied d’une décennie de films de guerre propagandiste,
préférant montrer comment l’obsession sécuritaire et le terrorisme s’engendrent
mutuellement. Le soldat aux convictions troubles et l’investigatrice deviennent
deux figures réversibles qui n’en finissent pas de se mêler, interrogeant les
dérives américaines comme les différentes facettes de l’islamisme. Homeland aborde de front notre époque
sans jamais rien perdre de son rythme et de sa complexité, alliant comme
rarement le plaisir et la réflexion. La série est actuellement diffusée sur
Canal +.
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