-

jeudi 19 juillet 2012

Salle obscure



Il est difficile d'aller voir Faust seulement pour fuir une pluie insistante, comme si le cinéma était un simple refuge. Car  les averses parisiennes sont peu de choses face aux éléments grouillants et poisseux du film. Alexandre Sokourov reprend le Faust de Goethe, le ramenant dans la réalité la plus concrète ; Méphistophélès est un usurier, Faust un docteur affamé.
 Les deux hommes partagent la même envie d'éprouver les choses jusqu'à leurs limites, et la mise en scène de Sokourov déploie des merveilles de technique pour rendre la chair la plus putride comme le visage le plus gracieux, le sordide des cloaques comme la pureté d'une rivière ou d'une montagne. L'immersion est aussi totale que dérangeante, Darren Aronofosky ne s'est pas trompé en lui remettant le Lion d'Or à la Mostra de Venise.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire